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    Tasnim
    Je pense que lorsqu’on parle des parfums, on devrait aussi parler de l’air qui en constitue le medium naturel, le parèdre. Car parfum et air forment un couple. Selon le lieu de la terre, la qualité de l’air est différente. Si je porte du jasmin en France, ce n’est pas du tout comme si je le portais en Tunisie ou en Egypte, qui sont davantage son milieu naturel. Là-bas, l’air est enveloppant, dilatant, alors qu’ici il semble contracté, rétracté. Là-bas, le jasmin épouse l’air et s’y dilate. Il y a osmose entre le parfum et l’air. J’ai la même sensation avec le santal de Mysore. Ici, c’est un parfum qui « bouge » beaucoup, qui semble surtout solliciter la sphère psychique. Sa nature « mobile » me dérange un peu, mais surtout ne m’apparaît pas naturelle. Ce n’est pas lui qui n’est pas naturel, mais le fait de le sentir ici. En Inde, on sait qu’il est utilisé rituellement dans les pratiques spirituelles, donc pour ses qualités « sattwiques ». Je pense que si je le sentais là-bas (pour la qualité de l’air qui y est différente, mais aussi pour l’usage cultuel que l’on en fait), je le sentirais différemment.
    Si je parle de tout cela, c’est parce que avec le parfum « Tasnim » c’est un peu le même décalage. Je connais bien ce type de parfum, très oriental, très sucré. Ses propriétés olfactives ne peuvent être réellement appréciées que dans une atmosphère typiquement orientale: chaude, dilatante, enveloppante ; et davantage le soir, la nuit, que le matin. La meilleure preuve en est que là-bas, un homme le porterait tout aussi bien qu’une femme, alors qu’ici, apparaissant presque comme un bonbon, il ne peut être porté (et apprécié) que par une femme. Comme je compte partir dans quelques jours, je pensais l’emporter avec moi et te livrer mes impressions à mon retour.

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