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Nous sommes absolument différents : c’est une certitude métaphysique partagée par tous les êtres, enfants comme adultes, croyants comme incroyants. Chacun sait, de source sûre, qu’il n’y a pas un être comme lui sur la terre, qu’il n’y a jamais eu un être comme lui depuis le début du monde, qu’il n’y aura pas un être comme lui jusqu’à la fin des temps. Comment le sait-il ?
Chaque être sait qu’il est unique. Il est unique parce qu’il manifeste, en son mode, l’Unique (el-Wâhid) qui, lui-même, est la manifestation en ce monde de l’Un (el-Ahad). Comment l’Un peut-il se manifester tout en restant absolument lui-même ? En ne se manifestant jamais de la même façon, en se manifestant de manière toujours unique. L’Unique est la manifestation de l’Un, de même que l’indéfini manifeste l’Infini en ce monde. Ainsi chaque être, en réalisant qu’il est unique, réalise aussi qu’il est identique en cela à tous les êtres créés : c’est parce qu’il est absolument différent de l’autre (en condition) qu’il lui est absolument identique (en nature).
C’est comme deux droites parallèles, dont on dit qu’elles se rejoignent à l’infini. En fait, elles ne se recoupent jamais, le processus de rapprochement étant proprement indéfini. Si on dit qu’elles se rejoignent à l’infini, c’est pour signifier que, ne se recoupant jamais sur le plan physique, elles sont identiques sur le plan métaphysique. C’est comme la lune qui se reflète sur la mare de deux étangs différents : ce sont deux reflets d’une même réalité. La réalité est une, et le reflet unique en son genre.
La réflexion métaphysique n’est pas un processus mental. C’est pour cela qu’elle est logique. Elle seule est logique, à la différence des sciences qui ne sont souvent, dans leurs principes fondamentaux, qu’un tissu de superstitions. C’est par la logique que l’on discerne le vrai du faux : c’est ce que le Christ appelait le discernement des esprits.